et même au diapason des meilleures ! Dans un 5000 m marche qui a donné lieu à une pluie de records personnels, Cléa FENOUILLERE confirme son classement dans les dix premières cadettes françaises lors de la seconde journée des interrégionaux de Val-de-Reuil ce dimanche 2 juillet. Devant, les deux Bretonnes déjà internationales AUVRAY et LE ROCH accomplissent des temps mirifiques, mais elles ont presque deux minutes d'avance sur tout le monde. A la lutte avec GUILLARD et COSQUERIC, deux autres "pointures" de sa catégorie, Cléa finit un peu esseulée (les suivantes sont à environ une minute derrière) mais on la sait habituée aux efforts au long court, tout en maintenant un style technique correct, quoiqu'en pensent certains juges à l'occasion... En tout cas un nouveau record du club toutes catégories en 26'10''51 et une qualification probable aux France jeunes de Châteauroux les 14-16 juillet puisque les vingt premières seront prises (et le plancher est à 30': une formalité !); une nouvelle performance N4, et le niveau N3 (26') n'est plus très loin. Encore une belle réussite donc pour Cléa, qui malgré son jeune âge a acquis l'expérience qui lui permet d'être prête aux rendez-vous importants. Une école de la volonté et de l'endurance aussi: départ à huit heures, comme souvent à la marche, et si on préfère la fraîcheur matinale à la lourdeur d'un après-midi de juillet, il faut accepter d'être une lève-tôt ! Les anciens se souviendront de Johnny FOUCHARD, qui était à peu près du même niveau que Cléa et à qui il arrivait parfois de devoir se réveiller dès quatre heures du matin pour être convenablement échauffé avant un départ au point du jour !
Avec les mêmes obligations techniques, et dans un autre ordre d'idées, une satisfaction également pour Thaïs FENOUILLERE la grande soeur (qui elle est espoir), et qui finit troisième féminine sur le 10 000 m marche en 56'33''10, une performance de niveau IR1. Elle est à trente secondes de son record d'octobre dernier, ce qui n'était pas évident au départ vu les ennuis physiques récurrents qui la pénalisent. Trente-sixième au bilan national toutes catégories, elle a peu de chances de participer à des France cette année puisqu'à l'inverse des autres disciplines, il n'y a pas de marche aux France espoirs... En tout cas, un bon résultat dans ce contexte et pour une espoir première année, qui a le potentiel pour bien figurer au niveau national quand sa santé lui laissera un peu de répit.
C'est un vrai travail que de s'habituer à l'effort le matin, et organiser séries puis finales lors de ces interrégionaux était aussi une manière de pousser les athlètes à aborder cet aspect de la compétition de haut niveau. Les amateurs d'athlétisme se rappelleront peut-être que cela a gêné même des championnes du calibre de Marie-José PEREC, triple championne olympique, entre autres. Plus près de chacun, les épreuves combinées sont une bonne école là-dessus: un 110 m haies à neuf heures n'est pas toujours une sinécure... Cerise COUTARD a pu en faire les frais dans sa finale du 400 m haies: une troisième place de sa course en 71''06, et un seul record personnel sur 33 concurrentes, l'exercice n'était pas facile. Son camarade d'hier Jules JOURNOUX connaît un peu plus de réussite sur 400 m plat: il boucle son tour de piste en 53''35. Même sans retrouver l'énergie de son record en salle (52"92 le 8 janvier) il est dans les eaux de ses 53"24 du 13 juin dernier; là encore 4 records personnels pour 41 coureurs, pas évident... Mais des enseignements pour des compétitions ultérieures, et une saison somme toute très honnête vu notamment ses occupations scolaires.
La saison n'est certes pas achevée pour Hugo CHAUVIERE, toujours en recherche de son optimum, et qui avance par étapes vers les France jeunes où il devrait lui aussi être retenu. Ce dimanche, une course homogène et de bon niveau, avec pour Hugo une quatrième place en 3'53''23, son meilleur temps de cette année et qui va le classer N4; c'est le bon chemin et on y croit.
A la perche, il avait commencé assez tôt dans le groupe 1, et c'est peut-être ce qui explique que Gabin GUERAND en soit resté à 3 m 60, passés au premier essai comme 3 m 40; mais ensuite il stoppe à 3 m 75. Un soupçon moins matinal, mais un peu moins en verve qu'à Coutances, Enzo PICOT-CAMPAIN l'invité tardif s'arrête après avoir passé 1 m 75 contre 1 m 80 le 23 juin; on le retrouvera sans nul doute plus haut avec une technique plus affirmée car il débute, mais quelle détente ! En lancers Jocelyn VERON obtient avec 12 m 97 au poids cadets un nouveau record personnel, et il valide quatre essais à plus de 12 m 46. De même au disque, il devance FRITEYRE qui l'avait battu aux régionaux, et dépasse les 38 mètres (38 m 20 contre 37 m 96 pour son adversaire); une série un peu cahotique, mais c'est le résultat qui compte, avec en bonus sa première performance R3 ! La "formation accélérée" de ce printemps commence à porter ses fruits. Stanislas PREVOST connaît moins de réussite, et sa série avec deux jets validés seulement doit lui laisser des regrets; ses 46 m 43 sont conformes à ses précédents concours, mais laissent un goût d'inachevé. Peut-être aura-t-il l'occasion lors des derniers meetings de ce début d'été de titiller un peu la barre des 50 mètres qui demeure pour l'instant à quelques longueurs. Le "petit nouveau" Eytan GIRARD en reste à 34 m 81 au marteau cadets, avec une série moyenne et de toute façon une technique perfectible puisque sur cet engin il n'a encore que peu de recul (si l'on peut dire).
C'était la dernière compétition d'importance pour la plupart, mais les entraîneurs ne sont pas encore en vacances ! Car plusieurs athlètes devraient aller à des France, y compris en minimes, et donc il y a encore du travail à accomplir pour peaufiner les gestes et la condition, jusqu'à un repos qui sera cette année particulièrement bien mérité.
Droits photos Aurélie DELATTRE
