c’est avec stupeur et tristesse que les Coutançais présents au stade ce mercredi ont appris le décès de Joël BECAERT. Un stade de Coutances que Joël fréquentait et arpentait depuis des années, comme l’un des acteurs-clés du club. Et si ces derniers temps des problèmes physiques l’avaient tenu éloigné de la piste, les athlètes continuaient à bénéficier de sa grande expérience d’entraîneur.
Car depuis dix ans, Joël a vu passer beaucoup d’athlètes du BAC, leur prodiguant conseils et encouragements, les accompagnant partout en France, les soutenant parfois aussi dans leurs soucis personnels comme souvent peut le faire un entraîneur. Il n’a ni ménagé sa peine ni économisé son temps pour assurer l’encadrement, y compris ces derniers mois où sa mobilité s’était réduite. Malgré cela, Joël a toujours privilégié la vision immédiate du geste, et le contact humain, direct et bienveillant. Relevant d’une opération, il s’était morfondu ces derniers jours de n’avoir pu assister aux interclubs : un attachement profond à son sport et aussi aux athlètes, sans parler des personnes innombrables qu’il connaissait dans le milieu de l’athlétisme.
S’il a été récompensé de son investissement au club par les résultats de certains de ses athlètes, qui ont été ou sont actuellement dans les meilleurs Français, Joël a toujours su aussi apprécier et stimuler les jeunes de niveau plus modeste mais investis à l’entraînement. Jamais avare d’un encouragement ou d’une remarque technique pour chacun, membre du BAC ou non, il était connu et respecté dans la Ligue pour son expérience et sa disponibilité. Et Joël en a conseillé, des athlètes : parfois plusieurs dizaines en même temps pour des plans d’entraînement, et à tous les niveaux. Titulaire de diplômes fédéraux d’entraîneur en sauts, en lancers et en épreuves combinées, il a côtoyé une kyrielle de champions de haut rang : il suffira de citer Youri SEDYKH et Daley THOMPSON, cinq titres olympiques et une dizaine de records du monde à eux deux…
Né en 1950 dans le Nord-Cotentin, Joël a très vite été attiré par les lancers, et rapidement il a été performant du fait de ses qualités physiques. C’est ainsi que sous les couleurs de l'AS Tourlaville il a détenu le record de la Manche juniors-seniors du marteau à partir de 1969 jusqu’en 1975, et atteint le niveau national. Il s’est ensuite investi dans l’encadrement et l’entraînement, prenant progressivement des responsabilités. Parallèlement, et comme nombre d’entre nous le savent, il est aussi parvenu au sommet de la compétence dans son métier de policier.
Lorsqu’il est revenu dans la Manche, Joël a quitté l’UA Versailles, un club où il avait occupé diverses fonctions dont celle de président. C’est tout naturellement que, en plus de ses responsabilités d’entraîneur, il a intégré le comité directeur du BAC puis du MACS. Il a même présidé l’Entente durant deux ans, et si ces derniers temps il avait préféré ne garder que son activité d’entraînement, il suivait avec grande attention la vie du club.
Un homme compétent, plein d’expérience, disponible, investi avec passion dans l’athlétisme et pour ses athlètes : comme Joël va manquer au BAC, comme Joël va nous manquer.